LA PAROUSIA
“Et il fut transfiguré devant eux, et son visage brilla comme le soleil, et ses vêtements de dessus devinrent éclatants comme la lumière.”
– Matthieu 17:2 –
Puisque les temps fixés des nations n’ont rien à voir avec la première destruction de Jérusalem par les Babyloniens, les calculs chronologiques de la Watchtower rattachant les sept temps à 607 avant notre ère n’ont donc simplement rien de fondé. On peut également démontrer qu’il est faux d’affirmer que la moisson du blé du royaume et la destruction de la mauvaise herbe se sont déjà réalisées ou que le jugement de la maison spirituelle de Dieu a eu lieu en 1918.
Si ces doctrines sont réfutées, ce n’est pas en raison d’un refus obstiné d’y croire ou d’une volonté de tourner en dérision la réalité de la présence du Christ de la part d’hommes réfractaires à la vérité. Rejeter ce qui est faux n’est pas de l’apostasie. Personne ne devrait prendre la doctrine de la Société sur 1914 pour argent comptant sous prétexte que la sagacité de “l’esclave fidèle” est incontestable dans d’autres domaines. Déterminer la fausseté ou la véracité d’une doctrine est juste une remise en cause honnête de celle-ci à l’aune des Écritures – comme d’ailleurs la Watchtower nous y encourage régulièrement – et une mise à l’épreuve de ce qui est présenté comme des déclarations inspirées. Et si nous nous y livrons réellement, nous ne manquerons pas d’arriver à la seule et unique conclusion possible quant à la doctrine de la survenue de la parousia en 1914 ; elle est fausse.
Nous rendant maintenant compte de l’ampleur des erreurs de calcul et de l’obstination aveugle des dirigeants des Témoins de Jéhovah à s’accrocher, depuis tant d’années, à une telle doctrine erronée, nous pouvons non seulement rejeter sans regret la chronologie relative à la parousia et à 1914, mais également reconsidérer entièrement l’idée même d’une parousia invisible – ou ce que C.T. Russell résumait comme “le but et la manière du retour de notre Seigneur.”
Mais, revenons au point qui nous préoccupe : nous affirmons avec force, ici et maintenant, qu’il n’est indiqué nulle part dans les Écritures, que ce soit de manière explicite ou implicite, que la “manière du retour de notre Seigneur” se produirait exclusivement de manière invisible. C’est une croyance religieuse qui ne souffre aucune discussion chez les Témoins de Jéhovah et qui a malheureusement été trop longtemps considérée comme une vérité biblique authentique.
Ce chapitre présentera des arguments en faveur d’une manifestation visible. Après tout, étant donné que c’est de manière invisible que Jésus s’est continuellement tenu auprès de ses disciples depuis son départ dans les cieux, comme indiqué dans la déclaration suivante : “Et, voyez, je suis avec vous tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses. ”, la parousia doit donc forcément être quelque chose de plus profondément marquant qu’une simple présence spirituelle supplémentaire de Christ aux côtés de ses disciples, ne changeant fondamentalement rien à ce qui se passe depuis toujours. C’est en fait tout ce à quoi se résume la parousia invisible enseignée par la Watchtower.
Le saint secret qui sera révélé au temps de la fin est en fait que Jésus se montrera de manière visible aux élus qui seront sur terre lors du véritable jour de notre Seigneur. Vraiment, le point d’orgue de la parousia n’est rien de moins que la glorieuse manifestation de Jésus Christ devant les fils du royaume. La simple pensée d’une telle rencontre doit sûrement galvaniser tous ceux qui ont l’espérance céleste. Mais quelle est la preuve biblique d’une telle affirmation ?
Parousia, epiphaneia et apokalypsis
Trois mots grecs différents sont utilisés en relation avec la seconde venue de Jésus. Comme nous le savons, le mot “parousia” signifie “présence” et fut continuellement traduit comme tel dans la Traduction du Monde Nouveau. Dans les Écritures grecques chrétiennes, en dehors des Évangiles, ce mot apparaît 13 fois en relation avec Christ (parousia a également une acception plus commune, telle que la parousia de Paul parmi les frères).
Un autre mot grec est “epiphaneia”, d’où le mot français “épiphanie” est issu. Epiphaneia apparaît huit fois en relation avec Christ. Il est non seulement utilisé pour quand Jésus apparut sur terre de manière visible en tant qu’homme ainsi que lors de ses apparitions après sa résurrection, mais il est plus souvent encore utilisé en rapport avec sa parousia. Epiphaneia signifie littéralement “apparition” et bien évidemment, Jésus se manifesta de manière visible auprès de ses disciples du premier siècle d’une multitude de façons. Mais epiphanea emporte aussi l’idée secondaire de “clarté”, étant un dérivé du mot grec “epiphaino” qui signifie “briller” – suggérant une apparition glorieuse et éclatante, voire une épiphanie qui ravit le témoin oculaire de l’apparition.
Dans la Traduction du Monde Nouveau, epiphaneia est constamment traduit par “manifestation”. Par exemple, en 2 Thessaloniciens 2:8, Paul fit mention de “l’epiphaneia [de sa] parousia,”1 ou de “la manifestation de sa présence” – rendue d’une autre manière encore par “la clarté de sa venue” dans la King James Version.
1 Bible Interlinéaire en ligne
Un autre terme grec utilisé est “apokalypsis”, dont la translittération est “apocalypse” – signifiant le dévoilement, la révélation ou la découverte de quelque chose auparavant caché. Il peut aussi signifier une manifestation ou une apparition visible. La Traduction du Monde Nouveau traduit apokalypsis par “révélation”. Apokalypsis apparaît 18 fois dans les Écritures grecques chrétiennes, mais pas toujours en relation avec la révélation de Jésus Christ. Il existe aussi des mots dérivés d’apokalypsis tels que “apokaluptetai”, lequel est rendu en français par “révélé”; ainsi que “apokaluyin” – traduit par “révélation”.
Maintenant que nous nous sommes familiarisés avec ces termes, étant donné que les Témoins de Jéhovah croient que la parousia de Jésus a déjà commencé, qu’enseigne la Watchtower au sujet de la manifestation et de la révélation de Jésus Christ ? Curieusement, pas grand chose.
Bien que dans les publications de la Watchtower, il y ait des dizaines de références et d’explications sur le mot grec “parousia” ; en cinquante ans, le mot epiphaneia n’apparaît en revanche qu’à peu de reprises et même parfois de manière tout à fait fortuite. Aucune importance particulière n’est attachée à la manifestation ou à la révélation de Jésus puisque la révélation et le jour de Jésus Christ sont supposés avoir déjà eu lieu en 1914. A cause de ses erreurs grossières d’application, de ses omissions, de son manque de clarté ou tout simplement du fait qu’elle n’a pas mis l’accent sur la véritable signification des mots epiphaneia et apokalypsis, la Watchtower a ramené ce qui est clairement présenté dans la Bible comme la glorieuse apparition et la révélation de Christ à un non-événement – un simple sous-produit de sa compréhension fantasmagorique de ce qu’est la parousia.
Cependant, nous ne pouvons pas manquer de nous interroger sur l’intervalle de temps qu’il est censé y avoir entre la parousia, epiphaneia et apokalypsis ; et de nous demander s’il existe une réelle différence entre la présence, la manifestation et la révélation du Christ.
Comme c’est souvent le cas chez la Watchtower, elle a en même temps deux opinions contradictoires à ce sujet. Par exemple, la déclaration suivante apparaît dans le numéro du 1er juillet 1955 de la revue La Tour de Garde où il est dit que epiphaneia s’est déjà produit en 1918 :
“Après avoir chassé ses ennemis du ciel, le Christ dirigea son attention sur ses disciples ici-bas, aussi bien sur ceux qui dormaient dans la mort que sur les vivants pour marquer le début de sa “manifestation” (epiphaneia). Les faits révèlent que, comme le Christ vint au temple juif, en qualité de Messie, trois ans et demi après sa venue, de même il entra dans son temple spirituel en 1918, trois ans et demi après le début de sa présence, pour juger et donner à chacun son salaire.”
Bien évidemment, la Watchtower ne peut produire aucun “fait tangible” prouvant l’allégation ridicule d’une manifestation invisible de Christ en 1918. C’est sûrement la raison pour laquelle elle s’est progressivement démarquée de cette position absurde et intenable (sans pour autant y renoncer totalement) pour enseignermaintenant que la manifestation aura lieu quand Jésus détruira la chrétienté ; sans toutefois attacher une quelconque importance à la signification véritable du mot epiphaneia. Grosso modo, la Société enseigne de manière plus ou moins précise que la parousia se fait en trois étapes progressives, commençant par une présence invisible, suivie d’une révélation plus ou moins obscure et s’achevant par une manifestation invisible et floue.
Cependant, voici une question que des Témoins de Jéhovah à l’esprit critique ne devraient pas manquer de se poser : Est-il raisonnable d’affirmer que la présence invisible actuelle s’achève par une autre manifestationinvisible ou par une révélation invisible de ce qui est caché ? La réponse semble évidente à quiconque désire se pencher honnêtement sur les arguments présentés. En réalité, la doctrine de la présence/manifestation/révélation invisible de Christ ne s’est révélée être qu’un écran de fumée permettant à de petits escrocs d’exercer un certain pouvoir sur des chrétiens un peu trop confiants.
Une autre question importante à considérer est la justification d’une division du “jour du Seigneur” en trois phases. Les Écritures parlent-elles de la parousia, de l’epiphaneia et de l’apokalypsis comme de trois phases distinctes ? Et si c’était le cas, la parousia se déroule-t-elle sur plusieurs décennies voire sur plusieurs siècles avant de s’achever en une epiphaneia ? Il ne devrait pas être très difficile de répondre à ces questions. Voici une sélection de différents versets (sans ordre particulier) liés à la présence, la manifestation et la révélation du Christ tels qu’ils apparaissent dans les épîtres sacrées.
– “Quelle est en effet notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions — eh bien, n’est-ce pas vous en fait ? — devant notre Seigneur Jésus lors de sa présence ?” – 1 Thessaloniciens 2:19
– “Au contraire, réjouissez-vous sans cesse puisque vous participez aux souffrances du Christ, pour qu’aussidurant la révélation de sa gloire vous vous réjouissiez et soyez transportés de joie.” – 1 Pierre 4:13
– “D’autre part, que le Seigneur vous fasse croître, oui abonder, dans l’amour [que vous avez] les uns pour les autres et pour tous, comme nous aussi pour vous ; afin qu’il rende vos cœurs fermes, irréprochables en sainteté devant notre Dieu et Père lors de la présence de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints.” – 1 Thessaloniciens 3:12-13
– “Je t’ordonne d’observer le commandement d’une manière pure et irréprochable jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. Cette [manifestation], l’heureux et unique Souverain la montrera aux temps fixés,…” – 1 Timothée 6:13-15
– “En cette chose vous vous réjouissez beaucoup, bien que pour un peu de temps à présent, s’il le faut, vous soyez attristés par diverses épreuves, afin que la valeur éprouvée de votre foi, de bien plus grande valeur que l’or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu, soit trouvée un sujet de louange et de gloire et d’honneurlors de la révélation de Jésus Christ.” – 1 Pierre 1:6-8
– “Si bien que vous ne manquez d’aucun don, pendant que vous attendez avec impatience la révélation de notre Seigneur Jésus Christ. Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous ne donniez prise à aucune accusation au jour de notre Seigneur Jésus Christ.” – 1 Corinthiens 1:7-8
– “Soyez donc patients, frères, jusqu’à la présence du Seigneur. Voyez ! Le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, étant patient à son propos, jusqu’à ce qu’il reçoive la pluie précoce et la pluie tardive. Vous aussi soyez patients ; affermissez vos cœurs, parce que la présence du Seigneur s’est approchée.” – Jacques 5:7-8
– “Maintenant donc, petits enfants, demeurez en union avec lui, pour que, lorsqu’il sera manifesté, nous ayons de la franchise et que nous n’ayons pas à nous éloigner de lui, remplis de honte, lors de sa présence.” – 1 Jean 2:28
– “Je t’ordonne solennellement devant Dieu et Christ Jésus, qui doit juger les vivants et les morts, et par sa manifestation et son royaume…” – 2 Timothée 4:1
– “De même en effet qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus à la vie. Mais chacun à son propre rang : Christ les prémices, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence.” – 1 Corinthiens 15:22-23
– “Mais, à vous qui subissez la tribulation, le soulagement avec nous lors de la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec ses anges puissants dans un feu flamboyant, quand il fera venir la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu…” – 2 Thessaloniciens 1:7-8
– “Nous enseignant à rejeter l’impiété et les désirs de ce monde, et à vivre avec bon sens et justice et attachement à Dieu dans le présent système de choses, tandis que nous attendons l’heureuse espérance et la manifestation glorieuse du grand Dieu et du Sauveur de [nos personnes], Christ Jésus…” – Tite 2:12-13
– “C’est pourquoi mobilisez vos facultés pour l’action, restez dans votre bon sens, complètement ; mettez votre espérance dans la faveur imméritée qui doit vous être apportée lors de la révélation de Jésus Christ.” – 1 Pierre 1:13
Bien qu’à certains endroits de subtiles différences puissent apparaître, il est on ne peut plus manifeste qu’à la lumière des Écritures, la présence, la manifestation et la révélation de Jésus sont des termes totalement interchangeables. Notre compréhension des écrits de Pierre, Paul et Jacques ne changerait pas beaucoup si les mots parousia, epiphaneia et apokalypsis et leur équivalents français étaient transposés. Par exemple, en 1 Pierre 1:13-14, les chrétiens sont exhortés à être fidèles et actifs jusqu’à la “révélation de Jésus Christ”. Mais Paul exhorta Tite à patienter fidèlement jusqu’à la “glorieuse manifestation” de Jéhovah et de son Christ. Quant à lui, Jacques encourage les frères à attendre patiemment la parousia, comme s’il s’agissait d’une échéance, à l’instar de Paul en 1 Thessaloniciens 3:12-13. Et en 1 Jean 2:28, tel un grand-père, l’apôtre exhorte les enfants de Dieu de demeurer en union avec Jésus jusqu’à “qu’il soit manifesté” pour ne pas être “remplis de honte lors de sa présence”, ne faisant là aucune distinction entre le fait qu’il soit manifesté et sa présence.
Dans tous les cas cités, la parousia, l’epiphaneia et l’apokalypsis sont toutes trois présentées comme l’échéance ultime – pour ainsi dire le terminus du grand voyage chrétien qui débute par l’appel céleste. Mais si la parousia devait commencer, disons un siècle avant l’epiphaneia ou l’apokalypsis, alors la parousia ne pourrait pas constituer la fin de notre espérance, comme c’est écrit dans les Écritures grecques chrétiennes. Autrement dit, si l’espérance des chrétiens ne dure que “jusqu’à la présence du Seigneur” comme l’écrivit Jacques, alors pourquoi les Témoins de Jéhovah ont-ils dû attendre si longtemps après le début supposé de la présence du Christ ; des générations entières naissant et disparaissant sans qu’il n’y ait eu la moindre manifestation ou révélation de Christ depuis lors ?
“jusqu’au jour de Jésus Christ”
Poursuivons notre réflexion – en Philippiens 1:6, Paul fit mention du “jour de Jésus Christ” en relation avec l’accomplissement d’une certaine tâche commencée au premier siècle. L’apôtre écrivit : “Car je suis certain de ceci même : que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne la mènera à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ.”
Bien entendu, les chrétiens du premier siècle qui vivaient à Philippe et à qui Paul adressait sa lettre ne seraient pas en vie sur terre lors du jour de Jésus Christ. C’est Jésus lui-même qui commença cette “œuvre bonne”. Cette dernière fut reprise par les apôtres, par les premiers chrétiens et ainsi de suite au fil des siècles jusqu’à nos jours, pour se poursuivre encore et toujours “jusqu’au jour de Jésus Christ.” Cela nous montre que le jour de Jésus est l’achèvement d’une œuvre de construction et de développement de la congrégation ointe destinée à dominer le monde. Vu ce que nous venons d’énoncer, nous pouvons déduire que la proclamation de l’Evangile chrétien ainsi que l’appel et l’élection des fils du royaume ne se dérouleront pas pendant le jour de Jésus Christ ; mais plutôt que ce jour en marquera l’achèvement complet, la fin et non le début.
Ceci étant dit, bien que les écrits apostoliques ne fassent pas directement le lien entre la parousia et le jour de Jésus Christ, comme précédemment indiqué dans les versets cités en relation avec la présence du Christ, la parousia est également décrite comme le point d’orgue de l’ère chrétienne – et pas seulement une autre phase laborieuse d’évangélisation destinée à faire des disciples.
Toutefois, les écrits de l’apôtre Paul font le lien entre la révélation de Jésus et “le jour de notre Seigneur Jésus Christ.” En 1 Corinthiens 1:7-9, Paul écrivit : “si bien que vous ne manquez d’aucun don, pendant que vous attendez avec impatience la révélation de notre Seigneur Jésus Christ. Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous ne donniez prise à aucune accusation au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Dieu est fidèle, par qui vous avez été appelés à avoir part avec son Fils Jésus Christ notre Seigneur.”
De manière à mettre ce point en exergue, le verset ci-dessus montre que les chrétiens doivent “être affermis jusqu’à la fin” – “la fin” étant autant rattachée à la révélation de Jésus qu’au jour de Jésus. Cependant, en 1 Thessaloniciens 3:13 qui est cité plus haut, Paul exhorte également ses frères à demeurer irréprochables et fermes jusqu’à la fin ; mais au lieu d’utiliser l’expression “apokalypsis” ou “jour de Jésus Christ”, l’apôtre utilisa “parousia”. Une fois de plus, la preuve est faite que les termes sont plus ou moins interchangeables et que le jour de Jésus Christ est l’achèvement d’une longue période à l’issue de laquelle les chrétiens qui ont l’appel céleste ne seront plus sous un regard scrutateur devant déterminer s’ils méritent ou non leur appel céleste.
La présence, révélation ou manifestation de Christ signifie que les chrétiens n’auront plus besoin d’attendre avec foi ; la parousia est le moment où ceux qui auront été “appelés à avoir part avec” le Fils de Dieu auront été dès lors soit rejetés comme infidèles soit pleinement acceptés dans le royaume des cieux, et donc – “n’ayant donné prise à aucune accusation au jour de notre Seigneur Jésus Christ.”
Puisque Satan le Diable est “l’accusateur de nos frères”, qui “les accuse jour et nuit” devant Jéhovah jusqu’à ce qu’il soit banni pour toujours de devant sa face et expulsé des cieux avec perte et fracas, le “jour de Jésus Christ” doit débuter après que l’Accusateur aura été jeté sur la terre et c’est pourquoi les élus ne donnent plus prise à aucune autre accusation de la part du Diable – car il n’aura plus accès aux cieux pour les accuser devant Dieu.
Même s’il n’y a aucune différence significative entre les termes grecs que nous venons d’examiner, quelle preuve biblique y a-t-il que le Christ présent dans les cieux se manifestera à un moment donné de manière visible à nous tous, simples mortels ?
“Il m’est apparu à moi aussi, comme à quelqu’un qui est né avant terme.”
C’est à Marie que Jésus se manifesta pour la première fois après sa résurrection d’entre les morts, lui demandant gentiment de cesser de s’agripper à lui jusqu’à ce qu’il retourne vers le Père ; et il lui demanda aussi d’annoncer à Pierre et aux disciples qu’il était vivant et qu’il se manifesterait aussi à eux par la suite. Ainsi, Jésus était présent au milieu d’eux même si certains de ses disciples devrait attendre quelques temps avant de pouvoir le voir. Mais il manifesta de manière visible sa présence au milieu d’eux de multiples façons, petit à petit tout au long des quarante jours qu’il resta sur terre avant son ascension.
En premier lieu, il apparut sous les traits d’un étranger à deux de ses disciples qui marchaient sur la route, entamant une discussion avec eux, laquelle se finit d’ailleurs par des réprimandes à leur endroit pour leur manque de bon sens et leur lenteur à croire les prophètes. Par la suite, il apparut soudainement avant une réunion que ses disciples tenaient dans une pièce dont les portes avaient été verrouillées puis encore lors d’une autre réunion où Thomas était présent cette fois-ci, que Jésus reprit pour son manque de foi. En Jean 21:1, l’apôtre Jean parle d’une autre apparition, utilisant cette fois-ci le terme grec “epiphaneia”, disant : “Après ces choses, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples, à la mer de Tibériade ; mais voici comment il se manifesta:”
A l’occasion de cette manifestation, Jésus fit mine de reprendre Pierre pour l’avoir renié par trois fois. Au cours de chacune de ses apparitions qui eurent lieu pendant les 40 jours de sa parousia, Jésus profita de ces instants privilégiés pour reprendre, instruire, exhorter et réconforter ses disciples. Enfin, Jésus apparut devant un grand nombre de disciples lors de son ascension dans les cieux. Mais ce n’était pas la dernière épiphaneia de Christ.
A l’évidence, Paul fut la dernière personne à véritablement voir Jésus. C’est ce qu’il expliqua aux Corinthiens, disant : “Car je vous ai transmis, parmi les premières choses, ce que j’ai reçu moi aussi : que Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures ; et qu’il a été enterré, oui qu’il a été relevé le troisième jour selon les Écritures ; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. Après cela il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont demeurés [en vie] jusqu’à présent, mais quelques-uns se sont endormis [dans la mort]. Après cela il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres ; mais, en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à quelqu’un qui est né avant terme.”
Non seulement Paul fut le dernier humain à voir Jésus mais il fut également le seul homme à le voir après son ascension vers le Père. Marie, Céphas et les apôtres ainsi que les cinq cent autres qui virent Jésus monter au ciel, le virent tous alors qu’il était encore matérialisé en tant qu’humain, le leur ayant lui-même assuré à plusieurs reprises. Or Paul n’a jamais vu Jésus dans la chair. Paul vit un grand flash de lumière divine –apercevant Christ transfiguré tel qu’il est désormais dans les sphères spirituelles. Pour sûr, il fut en contact avec la création la plus glorieuse de l’univers ! A la suite de cette rencontre avec le divin, Paul en resta stupéfié, aveugle et ne mangea ni ne but pendant trois jours.
Que peut vouloir dire le fait que Paul ait décrit cette expérience comme une naissance avant terme ? La Watchtower l’explique en disant que Paul reçut un avant-goût de la vie céleste. Cette explication est-elle correcte ? Jean reçut une vision de la vie céleste, y voyant même Jéhovah, Jésus et les 144 000 se tenant debout sur le mont Sion céleste, et pourtant Jean, lui, n’a jamais décrit comme tel le fait de recevoir la Révélation. On peut noter que la rencontre de Paul avec Christ ne fut pas qu’un rêve inspiré ou une vision. Paul vit bel et bien le Seigneur, comme cela est attesté en 1 Corinthiens 9:1 où il demanda : “Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ?”
Paul n’était pas seul lorsqu’il eut sa vision et le fait qu’il fut le seul à la voir et à être aveuglé par la gloire de la manifestation de Jésus indique que cette vision est un avant-goût, non pas de la récompense finale dans les cieux mais de l’epiphaneia qui aura lieu durant la parousia. Paul vit d’avance ce que les élus verront lors de la manifestation intime de Jésus dans sa gloire.
C’est en cela que Paul est né avant terme. Les “élus” naîtront en ce sens qu’à ce moment-là, ils naîtront pleinement de nouveau. Autrement dit, ils seront glorifiés en union avec Jésus. Ce ne sera rien de moins que la révélation glorieuse de la nouvelle création. Paul écrivit également aux Colossiens au sujet de la future manifestation des fils nés de nouveau en union avec Christ, disant : “Car vous êtes morts, et votre vie a été cachée avec le Christ en union avec Dieu. Quand le Christ, notre vie, sera manifesté, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui dans la gloire.”
“Et il fut transfiguré devant eux”
Considérons les propos de Jésus consignés en Luc 9:26-27 au sujet de son arrivée dans le royaume de Dieu : “Car celui qui prend honte de moi et de mes paroles, de celui-là le Fils de l’homme aura honte quand il arrivera dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges. Mais je vous le dis, c’est la vérité : Il y en a quelques-uns de ceux qui se tiennent ici qui ne goûteront pas la mort, non, avant d’avoir vu d’abord le royaume de Dieu.”
“Quelques-uns de ceux qui se tiennent ici”, c’est à dire ceux à qui Jésus s’adressait à ce moment-là, s’avérèrent être par la suite Pierre, Jacques et Jean. Environ une semaine après que Jésus eut prononcé ces mots, il emmena ses trois apôtres au sommet d’une montagne dont le nom n’est pas mentionné et le récit nous dit : “Et il fut transfiguré devant eux, et son visage brilla comme le soleil, et ses vêtements de dessus devinrent éclatants comme la lumière. Et voici que leur apparurent Moïse et Éliya, s’entretenant avec lui.”
Cette grandiose transfiguration préfigurait Christ venant dans son royaume – comme le déclara Jésus lui-même : “quand il arrivera dans sa gloire.” Au moyen de cette transfiguration, l’apôtre “vit” la réalité de ce royaume de Dieu dans une vision saisissante.
Des années plus tard, Pierre écrivit au sujet de la signification de cet événement, disant : “Non, ce n’est pas en suivant des fables habilement inventées que nous vous avons fait connaître la puissance et la présence de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est en étant devenus témoins oculaires de sa magnificence. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand les paroles que voici ont été portées jusqu’à lui par la gloire magnifique : “ Celui-ci est mon fils, mon bien-aimé, que moi j’ai agréé. ” Oui, ces paroles, nous, nous les avons entendues qui étaient portées depuis le ciel alors que nous étions avec lui dans la montagne sainte.”
Pierre confirma par ces mots le lien entre la transfiguration et “la puissance et la présence (parousia) de notre Seigneur Jésus Christ.” L’apôtre continua son raisonnement en ces termes : “Nous avons donc la parole prophétique [rendue] plus certaine ; et vous faites bien d’y prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre et qu’une étoile du matin se lève, dans vos cœurs.”
Les écrits de Pierre montrent que la transfiguration est la pièce maîtresse de la parole prophétique de Dieu et cela parce que la réalisation complète de cette vision prophétique lors de la parousia parachèvera l’illumination spirituelle de la congrégation du Christ. Voilà pourquoi Pierre compare la parole prophétique de Dieu à “une lampe qui brille dans un lieu obscur”. Selon cette illustration, quand la présence de Christ sera une réalité, les ténèbres de la nuit céderont la place à “l’aurore” ; et à ce moment-là, il ne sera plus nécessaire de continuer à “prêter attention” à la “lampe qui brille dans un lieu obscur.” A l’aube de ce royaume, “une étoile du matin se lèvera” dans les cœurs des chrétiens oints – ce qui signifie qu’ils auront alors gagné la récompense qui leur vaudra une connaissance complète des desseins de Dieu ainsi que l’accès au royaume céleste.
Maintenant, une question demande à être posée : Si la présence de Christ a commencé en 1914, cela signifie-t-il que “l’aurore” est arrivée et que tous les chrétiens survivants, reprenant là l’expression de Paul, resplendissent désormais de l’intérieur grâce à l’étoile symbolique que Christ fait se lever dans leurs cœurs ? Cela parait incroyable mais la Watchtower affirme que oui. La Tour de Garde datée du 1er avril 2000 faisait cette déclaration effarante :
“Comment savons-nous que l’Étoile du matin s’est déjà levée ?” (…) Quel privilège nous avons de savoir qu’en 1914 Jésus Christ, l’Étoile du matin, s’est levé dans tout l’univers et a commencé à accomplir la vision de la transfiguration ! L’Étoile du matin de Jéhovah est entrée en scène, prête à passer à la phase suivante du dessein divin annoncé par la transfiguration : “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”. (…) En attendant ce grand jour, continuons à marcher dans la lumière divine en prêtant attention à la parole prophétique de Dieu !”
Bien que beaucoup le trouvent logique et convaincant, l’enseignement de la Watchtower à ce sujet est complètement passé à côté de la réelle signification de l’illustration employée par Pierre. L’apôtre faisait le contraste entre les ténèbres de la nuit et la précieuse lumière du jour. Alors que les gens se servent de lampes la nuit pour s’éclairer et se déplacer malgré l’obscurité, le lendemain, quand point le jour, ces lampes perdent toute utilité.
Dans l’illustration de l’apôtre, la parole prophétique de Dieu, de laquelle la vision de la transfiguration est la pierre angulaire, sert de lampe symbolique – guidant les chrétiens à travers les ténèbres spirituelles du monde “jusqu’à ce que le jour se lève”. La présence radieuse du Christ sera comme l’aurore glorieuse d’un jour nouveau. Les rayons de l’aurore du royaume transcenderont alors la lumière de la parole prophétique de Dieu – faisant oublier les sempiternels tâtonnements du passé causés par la faible lueur relative de la lampe symbolique des prophéties.
C’est ce qui est symbolisé par l’étoile du matin se levant “dans vos cœurs”. L’étoile du matin qui se lève dans le cœur des fils du royaume symbolise le fait qu’ils recevront leur pleine mesure de lumière spirituelle – un niveau d’illumination tel qu’aucune étude, même la plus diligente qui soit, ne pourra jamais atteindre – et qui ne peut provenir que d’une expérience personnellement faite de la lumière transcendante de la présence et de la manifestation de Jésus Christ. Révélation 16:12 parle des “rois venant du soleil levant” et il très vraisemblable que ces derniers soient les fils de l’aurore dans le cœur desquels l’étoile du matin se lèvera. Et comme nous le verrons plus loin, l’étoile du matin qui se lève dans le cœur des fils du royaume les fera resplendir comme le soleil – tout comme le Christ lors de la transfiguration.
L’illustration de Pierre au sujet de la nuit cédant la place au jour s’harmonise avec les arguments déjà exposés, fournissant une preuve supplémentaire que la réalisation de la transfiguration est bien la fin de la foi chrétienne – et non le commencement d’une autre période de temps au cours de laquelle les chrétiens doivent attendre patiemment qu’un autre jour de Jésus vienne.
Nous en avons la confirmation dans le fait que le seul but des prophéties bibliques est de mener les chrétiens à Christ, mais une fois que ce dernier sera arrivé dans sa gloire – comme le soleil d’un jour nouveau – la lumière des prophéties aura complètement accompli son but – cédant la place à la lumière de Christ lui-même. Par conséquent, si la parousia s’est réellement produite en 1914, il n’y a plus aucune nécessité de prêter attention à la parole prophétique.
Même si la transfiguration ne fut qu’une simple vision, le point clef de la révélation de la transfiguration est que Pierre, Jacques et Jean devinrent des “témoins oculaires de sa magnificence”. Et comme Pierre le déclara plus tard, s’ils ont pu contempler la transfiguration, c’était pour qu’ils puissent initier leurs frères à “la puissance et à la présence (parousia) de notre Seigneur Jésus”.
Le fait que les trois apôtres aient été des témoins oculaires de la présence même de Christ et qu’ils en aient été frappés de stupeur ne peut être sous-estimé. L’accomplissement final de la transfiguration signifiera que les disciples oints du Christ sur terre qui vivront la véritable parousia et epiphaneia seront d’authentiques témoins oculaires de la présence de Christ. Ils le verront bel et bien, même si les apôtres n’eurent à l’époque le privilège de voir sa magnificence qu’au travers d’une vision éblouissante !
Toutefois, aussi impressionnante que la contemplation d’une manifestation visible du Christ puisse être, l’epiphaneia peut aussi comporter des aspects beaucoup plus fondamentaux car elle n’a pas seulement trait à la révélation glorieuse de Jésus. Le saint secret relatif à la semence de la promesse implique que les fils de Dieu sont également destinés à être manifestés dans la gloire – resplendissant aux côtés de Christ avant leur résurrection céleste.
L’apôtre Jean, qui eut également le privilège d’être un des “témoins oculaires de Sa magnificence” sur la montagne fit aussi plus tard mention de la manifestation future de Jésus et prophétisa que “nous le verrons tel qu’il est”, comme cela est écrit en 1 Jean 3:2-3 : “Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Cependant, nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Et tout homme qui possède cette espérance fondée sur lui se purifie, tout comme celui-là est pur.”
Bien sûr, il est convenu que tous les élus verront Jésus Christ et deviendront tel qu’il est quand ils seront unis à lui dans les cieux. Mais si les chrétiens “seront manifestés avec lui dans la gloire”, devant qui seront-ils manifestés ?
“les justes resplendiront comme le soleil”
Revenons brièvement à l’illustration sur la moisson. Jésus conclut sa parabole du blé et de l’ivraie par ces mots : “C’est là que seront [leurs] pleurs et [leurs] grincements de dents. En ce temps-là, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.” Ayant prouvé plus haut que la moisson n’a pas encore eu lieu, les pleurs et les grincements de dents de la part de ceux qui auront été chassés hors du royaume sont donc un événement à venir. Par conséquent, que signifie le fait que “les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père”?
Bien sûr, la Watchtower persiste à enseigner l’idée absurde selon laquelle les justes ont commencé à resplendir comme le soleil en 1919. Mais si tel est le cas, quelle preuve y a-t-il que la condition spirituelle des Etudiants internationaux de la Bible se soit à l’époque améliorée au point de correspondre avec ce que Jésus a dit ? Ces derniers n’étaient-ils pas empêtrés alors dans le mensonge affirmant que la parousia avait commencé en 1874? Même si l’on fait abstraction du dogme sur 1914, si les Etudiants de la Bible avaient réellement commencé à resplendir comme le soleil dès cette époque, ne pourrions-nous pas attendre d’eux qu’ils nous fournissent au moins une explication plus complète de la parousia et du royaume ? Le Béthel le sait bien, à partir de la date où les Etudiants de la Bible sont censés avoir commencé à resplendir comme le soleil, il a fallu quand même plus d’une décennie pour que la doctrine concernant l’expulsion de Satan des cieux et la prise de pouvoir du royaume de Jésus en 1914 prenne sa forme définitive.
Non seulement cela, mais depuis que Jésus a exhorté ses disciples lors du Sermon sur la montagne à faire briller leur lumière devant les hommes, ceux qui sont désireux de suivre ses pas ont servi de lampes brillantes dans ce monde spirituellement enténébré. Paul compara également les chrétiens à de brillants foyers de lumière. Or, ni Jésus ni les apôtres ne dirent que les premiers disciples resplendissaient comme le soleil dans le royaume de Jéhovah. Même si les chrétiens doivent s’efforcer d’être des foyers de lumière, il y a une énorme différence d’intensité lumineuse entre la lueur chancelante d’une flamme de mèche de lampe à huile et l’éclat et l’intensité du soleil dans le ciel. Qui plus est, il y a de bonnes raisons de penser que le fait de resplendir comme le soleil n’est pas qu’une métaphore de la lumière spirituelle émise par les chrétiens.
Une chose est sûre, ce n’est pas grâce à ce qu’on peut lire dans la Bible, et encore moins dans les publications de la Société, que les justes resplendiront comme le soleil. Ils deviendront semblables au soleil quand Jésus se révélera à eux et leur infusera l’esprit de Jéhovah, causant en eux des transformations physiques. Ce seront bel et bien des phénomènes physiques et visibles qui suivront la révélation des fils de Dieu. En effet, les apôtres n’ont-ils pas fait bel et bien mention d’un évènement futur et spécial au moment où les chrétiens seraient glorifiés avec Christ ? Et le visage de Jésus n’a-t-il pas resplendi comme le soleil lors de la transfiguration ? Si les chrétiens oints doivent être glorifiés lors de la présence de Christ, il est certain qu’un phénomène similaire se produira.
Paul écrivit à propos de la “révélation” (apokaluyin) des fils du royaume en Romain 8:18-19 : “Aussi j’estime que les souffrances de l’époque présente ne pèsent rien en comparaison de la gloire qui va être révélée en nous. Car l’attente impatiente de la création attend la révélation des fils de Dieu.”
Si Christ et les autres fils de Dieu doivent être manifestés et révélés dans la gloire à la “création” souffrante, c’est-à-dire aux humains mortels qui sont sur la terre (et encore, avant cette révélation, les fils de Dieu qui sont dans la chair sont censés “être cachés avec Christ”), leur glorieuse manifestation en tant qu’élus doit être un spectacle surnaturel.
Or, de manière surprenante mais non sans hésitation, la Watchtower est d’accord avec ce scénario. Voici ce que dit La Tour de Garde du 15 septembre 1998 à propos de la révélation des fils de Dieu :
“Il faut tout d’abord que le reste des “ fils de Dieu ” oints soient ‘ révélés ’. Que faut-il entendre par là ? Au moment fixé par Dieu, il deviendra manifeste aux autres brebis que les oints ont été définitivement “ scellés ” et glorifiés pour régner avec Christ (Révélation 7:2-4). Les “ fils de Dieu ” ressuscités seront également ‘ révélés ’ quand ils participeront avec Christ à la destruction du système de choses méchant de Satan.”
Comment “deviendra-[il] manifeste aux autres brebis que les oints auront finalement été scellés et glorifiés” ? L’article ne le dit pas. Pourtant, la Bible donne des indications sur ce qui se passera.
Au chapitre 3 de sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul parle du moment où Moïse redescendit de la montagne après avoir été en présence de Jéhovah et avoir reçu la Loi et l’apôtre poursuit au sujet de Moïse que son visage “émettait des rayons” – comme ceux du soleil. Aaron et les anciens du peuple qui attendaient que Moïse descendent de la montagne furent si impressionnés à la vue du visage de Moïse qu’ils le fuyaient. Il semble que Moïse porta par la suite un voile lorsqu’il parlait aux Israélites mais l’ôtait quand il s’adressait à Jéhovah.
Or, Paul parla de tous les ministres de la nouvelle alliance comme si eux aussi possédaient la même gloire que Moïse, disant des chrétiens : “Et nous tous — alors que, le visage dévoilé, nous reflétons comme des miroirs la gloire de Jéhovah —, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, exactement comme cela est accompli par Jéhovah [l’]Esprit.” – (2 Corinthiens 3:18)
Bien sûr, les visages de Paul et des autres ministres de la nouvelle alliance n’émirent pas des rayons de lumière à l’instar de celui de Moïse mais pour les chrétiens du premier siècle, Paul n’était pas qu’un simple apôtre. Puisque que la parole de Dieu est vivante depuis toujours et à jamais, dans ses lettres, c’est comme si Paul était toujours en vie.
Pour illustrer ce point, lors de son explication relative à la résurrection, Paul parla de lui-même en ces termes : “nous les vivants qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur…” Or, Paul ne fait plus partie des vivants. Il ne sera pas là lorsque la parousia commencera. Mais le fait qu’il se soit inclus parmi les vivants démontre que nombre de ses écrits ont une valeur prophétique. C’est comme si Paul survivait jusqu’à la parousia, la décrivant.
Puisque le but de la nouvelle alliance est de produire une semence royale pour que les nations soient bénies au temps de la fin, il serait logique que ce soit précisément à ce moment-là que les ministres de la nouvelle alliance soient révélés dans la gloire, au moment même où la nouvelle alliance accomplit ce pour quoi elle fut instituée, qui est de forger la nouvelle création.
Et il est on ne peut plus évident que la nouvelle alliance prendra fin à la venue du Christ car Paul dit que le repas du Seigneur constitué de vin et de pains non fermentés, lesquels servent d’emblèmes de la nouvelle alliance, ne seraient consommés lors de la Cène que jusqu’à ce qu’”il arrive.” (1 Corinthiens 11:26)
Évidemment, la révélation des fils de Dieu ne peut avoir lieu qu’au moment de la révélation (apokalypsis) et de la manifestation (epiphaneia) de Jésus lui-même. Et puisque les fils de Dieu doivent encore être glorifiés lors de la manifestation de Jésus; la véritable réalisation de cet événement – c’est à dire quand “nous refléterons comme des miroirs la gloire de Jéhovah” – aura lieu quand le rideau sera levé et que les fils de Dieu seront révélés dans toute leur gloire comme de véritables participants de la gloire de Jésus Christ lui-même.
Alors que Jésus se manifestera lui-même aux élus, la manifestation de Christ à la création qui est dans l’attente se fera par l’intermédiaire des saints une fois que la moisson aurait été effectuée, lorsqu’ils “resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.”
“ils virent que son visage était comme un visage d’ange”
Un spectacle saisissant similaire à celui du visage de Moïse émettant des rayons eut lieu au premier siècle lors du martyre d’Etienne. Ce passage des Actes sert de présage puissant, en ce que cette tragédie eut lieu peu après la Pentecôte où l’apôtre Pierre fit un discours annonçant que la prophétie de Yoël s’était accomplie et que les derniers jours avaient commencé. Toutefois, la prophétie de Yoël1 ne se réalisera véritablement que durant les derniers jours de ce monde – la conclusion du système – la moisson. C’est alors que l’esprit de Dieu sera déversé dans sa pleine mesure sur les fils et les filles de Jéhovah qui auront alors été scellés ; quand ils verront et comprendront pleinement les rêves et les visions prophétiques.
Préfigurant la prophétie de Yoël, il est dit qu’Etienne était rempli d’esprit saint lorsqu’il accomplissait des œuvres de puissance et des présages et qu’aucun des juifs qui s’opposaient au christianisme ne pouvait lui tenir tête lors des débats. A cet égard, il est le type des fils glorifiés du royaume. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait comparu devant le Sanhédrin à la suite du puissant témoignage qu’il avait donné aux juifs incrédules – la même cour en fait qui avait condamné Jésus à mort peu de temps auparavant. Le récit biblique nous dit : “Et comme tous ceux qui étaient assis dans le Sanhédrin avaient les yeux fixés sur lui, ils virent que son visage était comme un visage d’ange.”
Après qu’Etienne leur eut fait le récit des agissements de Dieu envers Israël, il condamna avec force ladite cour ainsi que les meurtres des fils de Dieu. Le récit nous dit : “Eh bien, en entendant ces choses, ils furent blessés jusqu’au cœur et se mirent à grincer des dents contre lui. Mais lui, plein d’esprit saint, fixa le ciel et aperçut la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu, et il dit : “ Voyez ! Je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. ” Alors ils crièrent de toute la force de leur voix, ils mirent les mains sur leurs oreilles et se précipitèrent sur lui d’un commun accord. Et après l’avoir jeté hors de la ville, ils se mirent à lui lancer des pierres. Et les témoins déposèrent leurs vêtements de dessus aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Et ils continuèrent à lancer des pierres à Étienne, tandis qu’il appelait et disait : “ Seigneur Jésus, reçois mon esprit. ”
1 Une discussion détaillée de Yoël est présentée au chapitre 18.
Personne ne sait à quoi ressemble réellement le visage d’un ange. Le récit des Actes n’en donne aucune indication. Mais étant donné que les anges sont des créatures surhumaines qui vivent dans les sphères célestes et qui baignent dans la lumière inaccessible du trône de Jéhovah, nous pouvons en déduire que les juifs contemplèrent dans le visage d’Etienne un éblouissant reflet de la lumière divine. Cela ne les a toutefois pas empêchés de le mettre à mort.
Après qu’Etienne eut rendu un ultime témoignage aux assassins de Jésus, il contempla alors en vision la gloire même de Jéhovah dans les cieux ainsi que Jésus à sa droite. Autrement dit, il eut une révélation. Il vit la manifestation (epiphaneia) de Jéhovah et de Jésus. Les juifs qui étaient devant lui, quant à eux, ne virent pas l’apparition. Même si la glorieuse révélation vint après que le visage d’Etienne eut été comme celui d’un ange, elle préfigure quand même la glorification des fils de Dieu une fois qu’ils auront été témoins oculaires de la manifestation de Christ.
Il est également intéressant de noter que le récit précise que les juifs enragés “commencèrent à grincer des dents contre lui”. Cela peut avoir comme signification que les fils du royaume qui auront été rejetés, ces fils du méchant semblables à la mauvaise herbe qui prétendent être des juifs spirituels et qui sont destinés à pleurer et à grincer des dents quand les puissants anges de Jésus les lieront en bottes avant d’être détruits, se comporteront comme Judas et trahiront les vrais fils du royaume en les faisant mettre à mort. Tout comme les juifs qui tuèrent Christ furent remplis de fureur et de jalousie lorsqu’Etienne les condamna après sa révélation, de la même manière, certains Témoins de Jéhovah apostats joueront à coup sûr un rôle prépondérant dans la persécution et le martyre des fils de Dieu une fois qu’ils auront été révélés.
Une autre figure typique est le fait que Jésus avait annoncé que durant la conclusion du système de choses, les chrétiens seraient poussés par l’esprit saint à parler devant les autorités supérieures pour leur rendre un ultime témoignage – tout comme Etienne fut rempli d’esprit saint quand il parla devant la haute cour juive. Le puissant témoignage d’Etienne et son martyre préfigure l’ultime message de condamnation qui sera donné par les deux témoins oints de l’esprit en prélude à leur ascension au ciel.
Il y a aussi le fait qu’en cet instant crucial, Etienne supplia le Seigneur Jésus de recevoir son esprit, ce qui préfigure la manière dont les saints martyrisés seront immédiatement ressuscités en tant qu’esprit – “en un clin d’œil” selon les mots même de Paul. Etienne savait, bien entendu, qu’il ne serait pas ressuscité tout de suite dans les cieux. D’ailleurs, le récit nous dit qu’il s’endormit dans la mort après avoir prononcé ses derniers mots.
Mais les fils glorifiés de Dieu qui resplendiront comme le soleil lors de la conclusion du système de chose auront l’insigne privilège d’être assuré que Jésus recevra leur esprit dans les sphères célestes à l’instant même qui suivra leur mort.
Pour finir, puisque les partisans de l’idée complètement aberrante que Jésus est Dieu se servent souvent du passage des Actes où Etienne s’adresse directement à Jésus comme “preuve textuelle” que Jésus occupe la place de Dieu et n’est pas qu’un simple médiateur entre Dieu et les hommes, un commentaire à ce sujet s’impose. Vu que le martyre d’Etienne est un drame préfigurant l’epiphaneia, la première résurrection et que, comme nous l’avons déjà vu, le retour du Christ dans le but de rassembler ses saints marquera la conclusion de la médiation du Christ en rapport avec la nouvelle alliance, il est clair qu’une fois que Jésus se montrera à ceux qui auront été choisis et qu’en conséquence de quoi, les fils de Dieu seront eux-mêmes révélés à la création – cela étant préfiguré par le visage d’Etienne devenant comme celui d’un ange – leur relation à Jésus changera. A ce moment donné, Jésus ne leur servira plus de médiateur. Il deviendra ses pairs – bien qu’il sera toujours leur frère aîné. Les fils de Dieu révélés auront alors un accès direct à Jéhovah, comme Jésus l’a toujours eu et comme cela fut préfiguré par le fait qu’Etienne contempla directement la gloire de Jéhovah avec Jésus à sa droite.
Voilà pourquoi ils seront appelés frères du Christ et voilà aussi pourquoi la manière dont ils auront été traités une fois qu’ils auront été acceptés comme fils adoptifs de Dieu déterminera au final si les gens des nations seront considérés comme des brebis ou des chèvres.